Bonjour à tous,
Dans ma ville, le Lycée Français et l’Institut Français se sont associés pour organiser conjointement un camp de vacances dans lequel des jeunes non francophones, des jeunes débutants et des jeunes bilingues seront mélangés.
Chaque jour, ils auront un programme de différentes activités dont 1h30 de « cours » avec bibi autour d’une thématique.
- Pour les petits (jusqu’à 6 ans) : Mes amis et moi.
- Pour les moyens (7 – 9 ans) : L’école de l’imaginaire.
- Pour les grands (10 – 13 ans) : Génération ados.
J’ai des idées mais je n’arrête pas de tourner en rond dès que je repense au fait que cela devra « profiter » à tous. Comment gérer pédagogiquement cette différence de niveau de compréhension / expression en français ? Je suis recrutée en tant que prof de FLE par l’IF mais il est évident que je vais vite saouler les francophones si je ne fais que du FLE.
Des idées ou des pistes à éclairer pour me sortir de ce binz ?
Merci d’avance !
Salut @Fred,
Merci pour ta réponse et tes conseils détaillés ! Malheureusement je ne peux pas faire tout ce que j’aurais aimé car ils font de nombreuses activités dans la journée et la semaine, et je ne souhaite pas faire de doublons.
Je pars quand même sur un jeu de piste pour les moyens (ils seront 13 dont 9 parfaits francophones…) et la création d’une école qu’on imaginera. Je pense qu’on réalisera une petite vidéo.
Avec les grands (12 dont 3 francophones), je commence à sécher. Je me demande si je ne vais pas faire préparer aux francophones des mini exposés chaque jour ou presque pendant 1h (sur leur ville / région d’origine, leur artiste préféré etc. etc.). Ainsi je bosserai des compétences en compréhension et expression avec les autres, qui leur permettront de mieux comprendre les petits exposés de fin. Et éventuellement d’en faire à leur tour le jour suivant. J’utiliserai une salle info pour ça. Et j’alternerai avec des chansons dans l’air du temps (TV5 Monde mon ami) et des jeux pour tous du genre devine-tête, times’up etc.
Quant aux petits, je les aurai 3 fois par jour et je pars sur les idées que tu évoques plus haut : des ateliers d’arts plastiques (et cuisine), des moments de lecture de contes et yoga et des moments plus formels d’apprentissage avec pour clôturer des petits chants / comptines.
On verra ce que ça donne.Je viendrai faire un retour dans une semaine 😉


Petit retour rapide…
Pour les petits, on a beaucoup chanté, joué, dessiné, lu des histoires, fabriqué. Un enfant de tout juste 4 ans et un de plus de 6 ans n’ont pas du tout la même patience, les mêmes capacités motrices etc. Cela n’a pas été de tout repos mais c’est resté gérable et ils étaient contents.
Les moyens ont laissé libre cours à leur imagination débordante pour imaginer et dessiner en très grand leur école imaginaire. Le dernier jour j’avais imaginé un jeu de piste sur ce thème qui a très bien marché.
Pour les grands, ça a été une autre histoire, voire un gros flop. Une seule activité les a vraiment emballés : mon devine-tête des monstres. D’ailleurs elle a aussi fonctionné avec les tout petits et les moyens, c’est un peu mon joker xD.
Pédagogiquement parlant, j’y ai trouvé très peu d’intérêt pour les non-francophones, si ce n’est l’immersion… relative ! J’étais la seule française m’adressant à eux uniquement en français…

Coucou Chloé !
Merci pour ce petit retour et content de voir que ce que tu avais prévu a bien marché avec les petits. Pour les grands, tu parles de l’événement dans sa globalité quand tu dis que cela avait peu d’intérêt ?

Oui, tout à fait ! Puis faire jouer des ados pour tout d’un coup leur dire « Bon maintenant tu vas faire 1h30 de cours »… Pas très motivant.
Coucou Chloé !
Pas évident cette configuration, je comprends ton désarroi. ^^; Pas vraiment d’idées précises non plus mais voici quelques réflexions qui me sont venues. Peut-être y aura-t-il quelque chose qui t’inspirera…
Perso, je jouerai à fond la carte de la coopération avec peut-être des jeux, des défis et/ou des projets les poussant à l’entraide et au partage bienveillant de compétences (pas uniquement linguistiques pour que chacun se sente et soit valorisé). Vu qu’ils seront dans un camp, je pencherai pour une utilisation maximale des lieux avec jeu de piste dans le camp afin de leur faire découvrir (si les autres personnes présentent dans le camp sont prêtes à jouer le jeu, tu peux doubler le jeu de piste d’une course aux tampons : les apprenants devant se faire tamponner une carte pour montrer qu’ils sont allés à tel ou tel endroit), création d’une carte du camp, création de panneaux pour le camp (un peu comme de grandes étiquettes pour savoir comment on dit tel ou tel endroit, telle ou telle chose – un imagier grandeur nature quoi ! ^^),… Pour les moyens (7 – 9 ans), vu le thème, pourquoi pas une carte du camp avec des noms de lieux faisant travailler l’imaginaire et inventer des histoires (« la cahute de l’ogre », « le restaurant des nains affamés »,…).
Pour gérer de telles différences de niveau dans le cadre d’activités coopératives : utilisation de rôles dans les groupes (personne ressource, rapporteur, maître du temps, responsable du bruit,…) + tâches et contenus asymétriques mais complémentaires. Les bilingues feront de bonnes personnes ressources et peuvent avoir un rôle clé de médiation, pourquoi pas entre toi et le reste des apprenants (en gros, tu pourrais « coacher » les bilingues pour qu’ils animent eux-mêmes des activités au sein de sous-groupes). Être maître du temps ou responsable du bruit ne demande que peu de compétences en langue, voire pas du tout avec des gestes.
Pour les plus petits, je verrai bien un espace organisé à la Montessori avec des activités/ateliers diverses réparties dans la classe. Mais cela demande (là-encore) pas mal de préparation en amont, et cela dépend un peu du nombre de petits que tu auras. Tu peux ainsi alterner entre des moments de groupe (chanson, yoga des animaux,…) et des moments plus calmes où chacun vogue à l’activité qu’il aura choisi (et pour laquelle il faudra faire une démonstration) : puzzle imagier avec le nom des animaux, découpe de fruits et légumes là encore avec le nom, pâtes ou billes à déplacer d’un pot à un autre (motricité fine) et à compter (en français !),…
Voilà, rien de bien précis donc. Sacré défi péda en tous cas !
Ça n’a vraiment pas l’air évident mais tu as l’air d’avoir plein d’idées : ça va bien se passer !
Bon courage et à bientôt pour ton retour. 😀